Jour 53.
Je n'aurais pas pensé qu'un arc puisse manqué autant. Pourtant l'affection que j'avais pour lui grandissait à chaque flèche décochée, à chaque monstre mis à terre.
Il y a des gestes qui ne s'oublient jamais. Des habitudes bien ancrées dans nos mémoires, et qui lorsqu'elles deviennent vitales, ressurgissent comme de vieux réflexes.
Les endroits se ressemblent également. Sont-ce les mêmes ? Je ne le crois pas. C'était beaucoup plus vivant, plus vert, plus tout ! Maintenant c'est désertique.
Je retrouve la grotte. Une grotte. Elle y ressemble. J'avais passé dans son obscurité un temps indéfini, tel un ermite qui aurait trouvé son lieu de retraite.
J'arpente les couloirs et tout me revient. Comme avant. Les chemins à emprunter pour arriver dans l'antre de la bête, marquée au sol par une calligraphie mystique.
J'arrive près d'une paroi creusée, laissant apparaitre un coffre. C'est là qu'on pose nos affaires. Pour le moment en tout cas.
Un séjour dans les ténèbres pour que la lumière soit encore plus vivante ensuite.
Je n'aurais pas pensé qu'un arc puisse manqué autant... mais celui avec lequel je me défendais depuis quelques jours n'était pas le mien...Je me rappelle encore de sa couleur.
Il va falloir que je le retrouve.
[A suivre]