Mens murmure à l'instar de ses amis, près de lui sur la place...
Il admire la noblesse de propos et l'autorité de l'Adorateur mais néanmoins, il est perplexe : les propos de l'intrus lui intime la méfiance :
- Il chante comme une sirène mais il n'en a ni la tournure ni la persuasion, cet Adorateur-là !
Dans son for intérieur mens admet cependant que la stratégie de cet Adorateur est perfide et efficace. Il réalise brusquement l'importance du discours de l'intrus :
Il va recruter à tout-va avec des propos comme ceux-là !
Reprenant chaques phrases de l'Adorateur, mens s'exclame :
- Il nous offre de nous repentir...! mais de quoi ? d'être pour le Bien ?
Bouillant de rage contenue, mens précise :
- - Il propose, en outrepassant ses pouvoirs, d'offrir les meilleurs postes du Twärvalyen aux recrues les plus vaillantes ! j'espère que personne ne sera dupe !
Ne parvenant plus à calmer les vindicatifs hérissements de ses écailles, mens bafouille :
- Il suggère de récompenser la meilleure trahison ! c'est de l'escroquerie !
Ecumant de colère, Mens fouille fébrilement son armure de Mage Blanche, il en exhume le Grimoire au Pentacle Sacré* qu'il avait emprunté dans la bibliothèque du Royaume d'Elfia. Il en caresse la couverture et la magie s'opére : la poussière des siècles accumulés sur les tranches dorées des pages du grimoire se condense en un spectre lumineux et le Maitre apparait...
La poussière dense oblige l'Oracle à s'éclaircir la voix quand il prononce d'une voix d'outre tombe :
- Si tu veux te connaitre, sois un guerrier sans pitié...
Surpris de la résonnance de ses propos, le Grand Sorcier continue d'une voix plus ténue :
- La différence, dans chaque monde, entre le Mal et le Bien est que l'un a besoin de se justifier et l'autre pas...
Devant l'assemblée figée, le fantôme poursuit :
- Il n'est pas mal de tuer pour s'alimenter ou pour défendre ses intérêts territoriaux mais celà le devient quand, seul, le plaisir de le faire le justifie...
Ponctuant chaque syllabe d'un coup de bâton d'où jaillit l'étincelle du Savoir, le Sorcier continue :
- On choisit le Bien par opportunisme car celà permet d'être parfois méchant ou mauvais sans encourir les conséquences d'une revendication affichée de l'être vraiment et on choisit le Mal parce qu'on est trop bête ou qu'on n'a pas comprit les avantages qu'il y aurait à choisir le Bien.
Levant son bâton vers le ciel, le Maitre éructa d'un cri incompréhensible à l'oreille d'un Adorateur fût-il du Cercle des Ombres, et disparait...
Mens referme le livre et murmure :
- Ben voilà...
* : GPS